Adolescence et comportement alimentaire : une période à risque…
L'adolescence est une période de transition au cours de laquelle certaines fragilités psychologiques et ou certains troubles du comportement peuvent apparaître. Ainsi en est-il, des troubles du comportement alimentaire, la boulimie et l'anorexie.
Boulimie et anorexie sont des troubles alimentaires très précis, qui méritent d'être bien définis. Ils ont tendance à être utilisés dans le langage courant pour décrire certains comportements alimentaires, qui peuvent avoir des parentés avec une anorexie ou une boulimie, sans pour autant être de réels équivalents de ces deux maladies.
L'anorexie mentale est dix fois plus fréquente chez les filles
L'anorexie mentale concerne environ 1% des adolescentes. L'affection comporte l'association constante d'une triade avec une anorexie, qui n'est pas une absence de faim, mais une lutte active contre la sensation de faim, un amaigrissement rapide et régulier au point que la jeune fille atteint rapidement un poids inférieur à 20% voire 25% de son poids initial, et enfin une aménorrhée, c'est-à-dire un arrêt des règles. Elle développe aussi souvent des mesures de contrôle du poids en abusant de laxatifs ou en se faisant vomir (en cachette) après les repas.
L'anorexie se développe souvent à l'insu de tous, par déni
Paradoxalement, alors que ces symptômes paraissent évidents et faciles à reconnaître, longtemps, ils peuvent passer inapercus dans le milieu familial, médical ou scolaire. Il faut dire que le déni de la maigreur est aussi un trait constant de l'anorexique qui met tout en œuvre pour dissimuler à la fois son amaigrissement, la faible quantité de ses apports alimentaires et ses vomissements ou prises de laxatifs éventuels. De plus, fréquemment, l'anorexique est hyperactive et sa maladie n'affecte pas ses résultats scolaires, qui sont mêmes plutôt brillants. Dès lors, dans son entourage, personne ne s'alarme.
Quant aux boulimiques, elles rêvent de devenir anorexiques…
A l'inverse, les boulimiques ont de tels rêves de minceur, qu'elles idéalisent l'image du corps des anorexiques auxquelles elles voudraient ressembler.
La boulimie commence souvent vers 18, 19 ans au moment de l'entrée dans les études supérieures. Elle se manifeste par un besoin irrépressible et incontrôlable de manger. La jeune femme mange compulsivement, à n'importe quel moment de la journée, des quantités importantes de toutes sortes d'aliments. Ces " crises " sont parfois suivies de vomissements. La fréquence des crises est variable, mais elles peuvent parfois se répéter jusqu'à 10 ou 20 fois par jour.
La boulimie se développe aussi à l'insu de tous, par honte
Entre ces périodes, la boulimique tente de limiter ses apports alimentaires pour contrôler son poids. Comme pour l'anorexie, le comportement boulimique est vécu secrètement, à l'insu des proches. La boulimie se vit souvent dans la honte et le dégoût de soi. C'est la raison pour laquelle la jeune femme n'ose pas en parler autour d'elle et pendant des années, elle vit dans la détresse, sans pouvoir demander de l'aide.