Dépression
Il est important de faire la distinction entre la dépression et la déprime. Alors que la déprime est une réaction normale à certains événements de la vie et qu'elle a une durée limitée dans le temps, la dépression est une véritable maladie, qui nécessite des traitements appropriés. Le risque de souffrir d'une dépression pendant notre vie est de 17 %. La durée de la dépression est habituellement longue. Elle peut même s'étendre sur une ou deux années si elle n'est pas traitée.
En présence d'une dépression, des déséquilibres affectent au moins trois neurotransmetteurs du cerveau : la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. Les neurotransmetteurs sont des substances chimiques qui transmettent des messages d'une cellule nerveuse à l'autre.
Ainsi, une baisse de sérotonine se traduit souvent par une perte de sommeil, une diminution de l'appétit, de l'anxiété et des pensées obsédantes ; une baisse de noradrénaline occasionne une perte d'énergie et des pensées négatives, alors qu'une baisse de dopamine provoque un manque d'intérêt et de plaisir ainsi que des troubles de concentration.
Ces changements biologiques expliquent pourquoi certaines personnes dépressives sont incapables de réagir à des marques d'encouragement.
Les principaux symptômes de la dépression sont les suivants :
perte d'intérêt pour toute activité depuis deux semaines au minimum ;
retrait social ;
troubles du sommeil ;
troubles de l'appétit associés à une perte ou à un gain de poids ;
perte d'énergie et de plaisir ;
ralentissement ou, au contraire, agitation ;
baisse de la concentration ;
sentiment de culpabilité ;
pensées morbides ;
pensées suicidaires.
Dépression hivernale et dépression saisonnière
Presque tout le monde connaît le " blues de l'hiver ". Mais si ce " blues " empêche le sujet de vaquer à ses occupations habituelles pendant quelques mois, il s'agit peut-être d'une dépression hivernale, rarement diagnostiquée et traitée comme telle, bien qu'officiellement reconnue. La dépression hivernale se manifeste habituellement tous les ans à l'automne et disparaît au printemps. L'humeur du patient est normale en été, voire légèrement euphorique.
Il arrive que cette dépression ne se manifeste pas certaines années, mais il faut en avoir souffert deux ans de suite pour que le diagnostic soit valable. La dépression hivernale frappe trois femmes pour un homme, dans la trentaine surtout. Son incidence augmente à mesure qu'on se déplace vers le nord. Beaucoup moins fréquente, la dépression estivale apparaît quant à elle à la fin du printemps et disparaît à la fin de l'été. Elle est encore plus méconnue que la précédente.
Les symptômes de dépression saisonnière, souvent différents d'un patient à l'autre, sont les suivants :
tristesse pouvant aller jusqu'aux idées suicidaires ;
fatigue, propension excessive au sommeil ;
augmentation de l'appétit, rages de sucre et de féculents, gain de poids ;
perte de la libido (caractérise surtout la dépression hivernale) ;
manque d'énergie et de motivation ;
difficulté à s'acquitter des tâches quotidiennes (famille, travail, etc).
Déprime
Le sentiment de dépression ou de tristesse est un état d'âme dont tout le monde souffre un jour ou l'autre et qui fait partie de la vie courante. Il s'agit d'une réponse humaine universelle à l'échec, à la déception ou à d'autres situations adverses.
Heureusement, le retour à des sentiments plus optimistes est généralement rapide. En effet, contrairement à la dépression (caractérisée par des symptômes qui se prolongent dans le temps), la déprime se manifeste par des symptômes temporaires. Parmi ceux-ci, on note une baisse d'intérêt pour accomplir son travail ou les tâches du quotidien, de l'insomnie, une diminution de l'appétit, de la distraction et de l'irritabilité. Ces symptômes peuvent durer quelques heures, quelques jours, voire quelques semaines tout au plus.
À l'inverse de la personne dépressive, la personne déprimée réagit tout de même avec enthousiasme à certains plaisirs de la vie.
Baby blues, un épisode dépressif nécessaire
Le baby blues est une réaction post-natale fréquente, survenant dans les 3 à 10 jours qui suivent l'accouchement et de durée brève, de quelques heures à quelques jours. Cet état passager ne constitue pas une maladie, mais au contraire un moment de dépression nécessaire pour que s'installe la relation mère-enfant. Hypersensibilité et anxiété en sont les principaux signes et réclament avant tout une écoute attentive de la part de l'entourage.
Le baby blues survient dans les jours qui suivent l'accouchement et se manifeste par des "symptômes" variables d'une femme à l'autre :
crises de larmes sans raison apparente,
sautes d'humeur, idées tristes,
hypersensibilité aux critiques ou aux commentaires faits par l'entourage,
irritabilité, anxiété sur ses capacités à pouvoir s'occuper du bébé,
difficultés à s'attacher au nouveau-né et sentiment de culpabilité,
accablement, découragement,
insomnie.
Psychose maniaco-dépressive, des troubles cycliques de l'humeur
La psychose maniaco-dépressive (PMD), plutôt désignée aujourd'hui sous le terme de " troubles bipolaires de l'humeur ", est une maladie mentale caractérisée par une alternance d'accès maniaques (agitation) et de phases dépressives (abattement profond). Le patient retrouve généralement un état normal dans l'intervalle séparant les différents accès. On parle de psychose car le malade n'a pas conscience de ses troubles de l'humeur et l'on constate également une altération du contact avec la réalité.
La PMD est une maladie psychiatrique relativement fréquente, débutant entre 30 et 40 ans. Qu'elle apparaisse brutalement ou progressivement, elle se manifeste par des dérèglements de l'humeur, évoluant par accès, entrecoupés de périodes plus calmes.
Au cours d'un accès maniaque, le malade parle beaucoup et fait preuve d'une imagination excessive. On assiste chez lui à une fuite constante des idées. Il passe brusquement de l'euphorie à la colère.
Il a perdu tout sens de la retenue et du contrôle de soi. L'insomnie est constamment présente, de même qu'une augmentation de la faim et de la soif.
L'accès mélancolique se manifeste par une importante douleur morale, avec tristesse permanente, perte du goût de la vie et ennui. Le malade n'arrive pas à se concentrer ni à réfléchir, il n'a plus de volonté et se sent impuissant, voire découragé. Il n'éprouve plus de sentiments pour ses proches et se désintéresse de tout. Il s'auto-dévalue en permanence et éprouve un fort sentiment de culpabilité. Il perd le sommeil et l'appétit.