Diabète et grossesse
Le diabète se définit comme une situation où la glycémie (taux de glucose ou sucre dans le sang) est déséquilibrée de façon prolongée. Le diabète de la grossesse ou diabète gestationnel (qui vient du mot gestation) correspond à un diabète apparaissant ou découvert au cours de la grossesse. En France, la fréquence du diabète gestationnel est estimée entre 1,5 et 6% des grossesses (chez les femmes européennes). Il nécessite un dépistage et une prise en charge adéquats car le risque ultérieur de développer un diabète persistant est important (environ une chance sur deux de faire un diabète durable dans les vingt ans qui suivent).
Le diabète gestationnel présente des dangers pour l’enfant, avant et après l’accouchement. Il favorise notamment une prise de poids importante (gros bébé) par accumulation de graisses (forme de stockage du glucose), il augmente les risques d’hypoglycémie (baisse du taux de glucose sanguin) durant les premiers jours de vie, ce qui peut être néfaste pour son cerveau (qui a besoin de sucre en permanence).
De plus, le risque de présenter un diabète est également plus important que chez les enfants nés de mères non diabétiques.
Le diabète gestationnel présente des dangers pour l’enfant, avant et après l’accouchement. Il favorise notamment une prise de poids importante (gros bébé) par accumulation de graisses (forme de stockage du glucose), il augmente les risques d’hypoglycémie (baisse du taux de glucose sanguin) durant les premiers jours de vie, ce qui peut être néfaste pour son cerveau (qui a besoin de sucre en permanence).
De plus, le risque de présenter un diabète est également plus important que chez les enfants nés de mères non diabétiques.
Quelles sont les causes ?
La résistance à l'insuline. Elle se traduit par une incapacité à réguler la glycémie, qui normalement est maintenue stable quelle que soit l'alimentation. Lorsque la femme ingère des glucides (ou sucres), ils sont absorbés dans le sang. Un signal est alors envoyé au pancréas afin qu'il sécrète de l'insuline. Celle-ci est destinée à stocker le glucose dans le foie et à former des graisses et des protéines.
Si l'insuline n'est pas sécrétée suffisamment rapidement ou qu'il n'y a pas de récepteurs sur les cellules pour la fixer, le glucose s'accumule dans le sang : il y a alors trop de sucre dans le sang (hyperglycémie). Puis les cellules vont le consommer : il n'y a alors plus assez de sucre dans le sang (hypoglycémie). Comme le foie ne stocke pas suffisamment de glucose, il ne peut en libérer. Le diabète gestationnel correspond donc à un trouble de la régulation du glucose.
Conseils pratiques
Signaler à votre médecin s'il y a des personnes diabétiques dans votre famille.
Signaler lui également d'éventuels antécédents personnels d'hyperglycémie durant une précédente grossesse ou lors d'une contraception orale, ou encore un gros bébé lors d'un précédent accouchement.
Quand consulter ?
Vous présentez un ou plusieurs facteurs de risque, c'est à dire des risques particuliers de développer un diabète au cours de votre grossesse :
une hérédité familiale de diabète, ou des antécédents familiaux de surcharge pondérale,
un surpoids ou une obésité (indice de masse corporel supérieur à 25),
un âge supérieur ou égal à 35 ans,
une ou des grossesses précédentes à problèmes (diabète, hypertension, pré-éclampsie, mort du fœtus ou malformation, bébé trop gros).
Cependant, dans près de la moitié des cas, un diabète gestationnel peut apparaître chez des femmes qui ne présentent pas de facteurs de risque particulier. C'est pourquoi les spécialistes préconisent un dépistage systématique du diabète chez toutes les femmes enceintes, vers le 6ème mois de grossesse, c'est à dire entre 24 et 28 semaines d'aménorrhée (depuis la date des dernières règles).
Que se passe-t-il lors de l'examen?
Le diagnostic de diabète gestationnel passe d'abord par le test de O'Sullivan (ou test de tolérance glucidique) qui consiste à mettre à l'épreuve les mécanismes de régulation du glucose sanguin chez la femme enceinte.
On lui fait ingérer 50 grammes de glucose et on dose sa glycémie au bout d'une heure. Il est souhaitable que la femme reste au repos pendant toute la durée du test. Il n'est pas nécessaire d'être à jeun avant l'ingestion du sucre. La glycémie, après charge, ne doit normalement pas excéder 1,40 g/l (7,8 mmol/l).
Si les résultats sont positifs, on pratique alors une hyperglycémie provoquée orale par l'absorption de 100 g de glucose avec 4 mesures de la glycémie durant 3 heures. C'est cette épreuve qui permet de poser le diagnostic de diabète gestationnel.
Il s'agit en pratique d'un protocole contraignant et relativement coûteux. C'est pourquoi l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande une autre méthode en seul temps diagnostic, comportant une hyperglycémie provoquée orale avec 75 g de glucose et trois dosages en deux heures.
Quel est le traitement ?
Le diagnostic de diabète gestationnel implique qu'il s'agit d'une grossesse à risques qui devra donc être particulièrement suivie au cours des dernières semaines de grossesse. L'objectif thérapeutique est de maintenir une glycémie strictement normale pendant toute la durée de la grossesse. Pour cela, il est essentiel que la femme surveille rigoureusement sa glycémie par des tests au doigt, avant et après les trois principaux repas.
Le traitement du diabète gestationnel repose avant tout sur les mesures diététiques, qui permettent à elles seules de maintenir une glycémie normale dans de nombreux cas. En l'absence de surpoids, la consommation habituelle est recommandée. En revanche, en cas d'obésité ou de consommation habituelle excessive, il sera proposé un régime qui, dans tous les cas, sera modérément restrictif.
En effet, la grossesse n'est pas le meilleur moment pour suivre un régime hypocalorique, car la conséquence en serait un enfant de petit poids à la naissance. On estime que la ration calorique quotidienne ne doit pas descendre au-dessous de 1600-1800 Kcal/j. Les aliments doivent se répartir en 50% de glucides (en majorité des glucides complexes et des fibres), 30 % de graisses (moins de 10% de graisses saturées) et 20 % de protéines.
L'activité physique est indispensable car elle diminue la résistance des cellules à l'insuline. Son intensité dépend de l'état de l'utérus et de son col ainsi que d'éventuelles particularités de la grossesse.
Si la diététique ne permet pas de normaliser la glycémie, la prescription d'insuline est alors décidée. Elle nécessite une hospitalisation de jour en service spécialisé de diabétologie, pour une éducation aussi complète que possible : auto-surveillance par glycémie au doigt plusieurs fois par jour, surveillance quotidienne des urines pour dépister une cétose (souffrance cellulaire par manque d'insuline), adaptation des doses d'insuline, gestion précise de l'alimentation. Le traitement par insuline sera arrêté à l'accouchement.
Le diabète gestationnel n'est en aucun cas une contre indication à l'allaitement maternel.
Après l'accouchement, les problèmes métaboliques de la mère ne sont pas totalement résolus, en raison d'un risque d'évolution vers un véritable diabète de type II, surtout en cas de surcharge pondérale.
Il est donc important de contrôler le métabolisme glucidique après le retour de couches. Le contrôle des facteurs de risque est également essentiel, et en particulier le contrôle des apports caloriques et du poids.